Vieillir dans l'hexagone

Publié le par yakapa


La France devrait compter 70 millions d’habitants d’ici 2050 (contre un peu plus de 60 millions en 2005) dont un tiers sera âgé de plus de 60 ans. La question du vieillissement de la population et de ses conséquences sur la place des personnes âgées et des seniors dans la société française traverse aujourd’hui tous les secteurs sociaux et économiques.

Le vieillissement démographique n’est assurément pas une question spécifiquement française, comme le rappelle Gérard Dumont, qui revient sur les causes générales du vieillissement démographique en Europe et souligne que les intensités du vieillissement sont très variables selon les territoires. Claudine Attias souligne à quel point la question du vieillissement de la population européenne doit être rapprochée de celle de l’immigration, dans la mesure où ces deux réalités se conjuguent pour faire apparaître de nouvelles réalités sociales et économiques.

 

L’erreur commune consiste à assimiler, consciemment ou non, le vieillissement à une pathologie. Si l’on accepte de penser le vieillissement sous un autre prisme que celui de la maladie, vieillir n’est donc qu’une phase de la vie, bien que certaines pathologies inquiètent beaucoup nos contemporains, notamment la maladie d’Alzheimer. L’âge n’est, à tout prendre, qu’une construction sociale et le vieillissement peut même être endigué par une activité physique régulière, dont les effets sur la capacité d’apprentissage semblent d’ailleurs avérés.

Reste que le vieillissement de la population n’est pas sans conséquence sur le monde du travail, notamment parce que la place des « seniors » dans l’entreprise est très loin d’être acquise aujourd’hui. Il est aujourd’hui plus que nécessaire que les entreprises françaises laissent une place aux travailleurs plus âgés et, à tout le moins, adaptent leurs conditions de travail.

Les enjeux du vieillissement démographique prennent des accents plus douloureux encore lorsque l’on envisage la situation des personnes âgées dépendantes. Si le système de protection sociale français, comparé aux autres systèmes européens, est un habile compromis ne relevant ni d’un modèle universaliste, ni d’un modèle assurantiel, il n’en fait pas moins l’objet aujourd’hui de réflexions, ravivées par les situations de détresse dans lesquelles sont plongées certaines personnes âgées.

En ces domaines, la maison de retraite focalise souvent l’attention de l’opinion publique.Les moyens des maisons de retraite comme la formation des personnels qui y travaillent restent insuffisants en France. Peut-être la création des « maisons des générations » en Allemagne, devrait servir d’inspiration en France, du moins nourrir la réflexion. C’est vers une société « de tous les âges » qu’il faut en tout cas s’orienter.

Publié dans Initiatives

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article