Inde: s'occuper de ses aînés ou finir en prison

Publié le par yakapa

S'occuper de ses aînés ou finir en prison, c'est désormais le dilemne que devront affronter les enfants s'ils ne s'occupent pas de leurs parents vieillissants.

La loi vient d'être adoptée par le parlement indien. Désormais, les personnes âgées menacées d'abandon par leur famille de "vivre dignement la fin de leur vie" sont protégées par le droit. Un senior qui ne peut subvenir seul à ses besoins essentiels (alimentation, logement, habillement et soins médicaux) peut exiger de l'aide de ses enfants et de ses petits-enfants ou, s'il n'en a pas, de ses parents les plus proches.

La loi prévoit aussi des facilités pour l'ouverture d'auspices dans chaque district. Mais ces mesures sont laissées à la discrétion des gouvernements locaux et ne sont pas rendues obligatoires. Les structures d'accueil pour les personnes âgées manquent cruellement en Inde alors que le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans monte en flèche. Il a doublé en 25 ans et atteint aujourd'hui les 81 millions. Il devrait franchir la barre des 177 millions en 2025 (3). Parmi elles, 90 % tirent leur subsistance du secteur désorganisé (et n'ont donc pas de sécurité sociale), tandis que 40 % vivent en dessous du seuil de pauvreté.

S'ils ne l'aident pas, le senior qui s'estime lesé pourra porter plainte pour obtenir une allocation mensuelle qui peut aller jusqu'à 10 000 Roupies (200 euros). Les coupables d'abandon risquent eux jusqu'à 5 000 roupies d'amende, trois mois de prison et d'être déshérités. Une condamnation sans possibilité de faire appel : "La disposition pénale est un moyen de dissuasion" explique Meira Kumar, ministre de la Justice sociale.

La protection des personnes en fin de vie n'est pas une nouveauté : le code de procédure criminelle prévoyait déjà des mesures similaires. "Mais la procédure était lente et complexe et preque personne n'y avait recours", peut-on lire dans la déclaration qui détaille les motifs de la nouvelle loi. Des cours de justices spéciales vont être créées afin de rendre rapidement des jugements. Mais les experts restent sceptiques en ce qui concerne son application.  "L'idée de parents portant plainte contre leur enfant devant un tribunal est impensable" explique H.S. Bakshi, directeur régional de Help Age India, une association de défense des droits des seniors.



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