CANADA: les seniors homosexuels discriminés

Publié le par yakapa

Une étude a démontré que les fournisseurs de soins de santé communautaire entretiennent une attitude discriminatoire à l'égard des gais et lesbiennes du troisième âge, ce qui a des répercussions négatives sur le bien-être de ces derniers.

« Nous ne pouvons minimiser le fait que les gais et lesbiennes âgés, ayant grandi avant la création de mouvements de libération des homosexuels, doivent affronter de sérieux obstacles lorsqu'ils ont recours aux soins de santé. En outre, les aidants naturels qui les soutiennent, soit leurs conjoints, enfants et amis, sont à leur tour souvent victimes de marginalisation et de discrimination de la part des professionnels de la santé et des autres personnes âgées », a indiqué Shari Brotman, co-auteur et professeur à l'École de service social de l'Université McGill.

Selon cette récente enquête, encore aujourd’hui, certains individus craignent de révéler leur orientation sexuelle à leurs médecins ou au personnel soignant. Comme l’indique Shari Brotman « plusieurs répondants se rappellent avoir subi des traitements médicaux pour les « guérir » de leur homosexualité ». Et d’ajouter que dans « leur jeunesse, leur rapport au système de santé était teinté de discrimination et d'hostilité extrêmes. Maintenant qu'ils sont vieux, ils requièrent des soins, ils perdent de leur autonomie (...) et ils ont très peur d'avoir affaire au même système qui les a traités si mal autrefois ».

« Il fallait que personne ne l'apprenne » témoigne un septuagénaire qui a vécu toute son existence en cachant son homosexualité. « On se faisait traiter de tapette. Il me fallait m'adapter, adopter les comportements de personnes plus masculines » précise-t-il encore.

Aujourd’hui les choses ont changé, toutefois, de nombreux cas de discrimination subsistent encore. Une aide-soignante à domicile s’est présenté un jour chez une femme âgée homosexuelle, une Bible à la main pour « la sauver ». Autre exemple : une aînée s’est vue rétorquer qu’elle n’avait pas besoin de passer un test pour détecter un éventuel cancer du col de l'utérus, puisqu'elle était lesbienne… On comprendra que les temps changent mais qu’il reste encore pas mal de chemin à parcourir…

Menée en collaboration avec des partenaires de recherche à Vancouver, Montréal et Halifax et financée à l'aide de subventions du Conseil de recherches en sciences humaines et des Instituts de recherche en santé du Canada, l'étude est composée de 90 entrevues menées auprès de personnes âgées, de soignants et de fournisseurs de soins de santé et de services sociaux. article paru en mars 2006 sur senioractu.com

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